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Témoins

Souvent, un objet qui a appartenu à un proche continue de nous rattacher à lui. C’est comme si la personne était toujours là, à nos côtés. Un cahier de recettes écrites à la main, un dessin… Ces objets nous aident à aller de l’avant, parce que la vie continue. Cette rubrique donne la parole à des lecteurs qui témoignent du sens que revêtent de tels objets pour eux.

Une image vaut mille mots

Il devait bien y avoir plus de 500 peintures… Logique : papi Jos ne se promenait jamais sans son carnet de croquis et ses pinceaux. Après sa mort, ses enfants et petits-enfants se sont approprié ce qu’il en restait. Et chaque tableau raconte une merveilleuse histoire.

Pour chaque petit-enfant, Papi fabriquait chaque année une carte d'anniversaire personnalisée.
Pour chaque petit-enfant, Papi fabriquait chaque année une carte d'anniversaire personnalisée.

«Enfant, je partais chaque été avec mes parents à Wenduine. Mes grands-parents venaient de temps en temps s’installer chez nous pendant un mois. Papi emportait sa chaise pliante et enchaînait les croquis. Il en faisait des peintures chez lui.» Ellen (36 ans), sa petite-fille, a encore l’occasion d’admirer les toiles de plage tous les jours. Elles sont, en effet, restées exposées chez elle depuis la mort de son grand-père Jos, il y a une dizaine d’années. Avec plusieurs autres œuvres, elles tapissent tous ses murs : les autres peintres n’y ont pas leur place.

Une calligraphie soignée 

«Papi était un véritable artiste. Enfant, il passait son temps à dessiner. Plus tard, il est devenu professeur d’arts plastiques dans des écoles anversoises. Très doué en calligraphie, il dessinait avec créativité des slogans publicitaires sur les vitrines. J’ai certainement hérité de son amour pour le marketing, qui ne s’appelait sans doute pas ainsi à l’époque.»

Il imaginait chaque année de magnifiques cartes d’anniversaire. «Bonne-maman et lui réalisaient une carte manuscrite illustrée par leurs soins pour l’anniversaire de chacun de leurs petits-enfants. De véritables œuvres d’art. Je les ai d’ailleurs toutes conservées.»

Jos Stessels a fréquenté l’académie jusqu’à 80 ans. «Papi était malade depuis plusieurs années. Il a souffert d’un cancer à 70 ans. Mais il gardait le goût de vivre grâce à la peinture. Il vivait aussi au milieu de ses tableaux, il avait du mal à s’en séparer. Je lui en ai demandé un pour décorer mon premier appartement, mais il ne me l’a pas confié si facilement (rires). Il serait fier de voir que beaucoup de ses créations sont aujourd’hui chez nous.»

«Papi avait du mal à se séparer de ses œuvres. Aujourd’hui, elles sont exposées chez nous. Il en serait très fier.»

Un sentiment de réconfort

Depuis le mur, ces œuvres renvoient Ellen à cette époque merveilleuse. «Je me vois encore assise dans l’atelier de Papi, au fond du jardin. Il était toujours occupé à peindre là et nous l’y rejoignions souvent quand nous étions enfants. Mais nous n’avions pas le droit de faire n’importe quoi, car il tenait beaucoup à maintenir l’ordre dans son atelier. C’était son monde. Chaque couleur, chaque pot de peinture, chaque pinceau avait sa place. Tout était joliment étiqueté, dans la même police. Peindre avec lui, sur ces grandes feuilles blanches épaisses, m’a procuré et me procure encore un réel sentiment de réconfort.»

Si elle a hérité du talent de son grand-père? «Je me débrouille en dessin, mais je n’ai jamais rien fait d’extraordinaire. Ma fille de cinq ans adore peindre et dessiner. J’en suis très heureuse et, qui sait, peut-être deviendra-t-elle la nouvelle Jos Stessels?»

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